Souk des Balghajiya


Selon certaines sources le souk est apparu entre 1230 et 1240, Tunis vient de devenir capitale de la dynastie hafside, à l'époque du sultan Abou Zakariya Yahya fils de Abou Muhammad Abd al-Wahed Ben Abi Hafs qui fonda la dynastie des Hafsides. C'était une ruelle accueillant des commerçants et située près de la mosquée Zitouna.
L'activité économique des villes hafsides était concentrée dans les souks, réseau de ruelles couvertes et bordées de boutiques de commerçants et d'artisans regroupés par spécialités et situés autour de la grande mosquée.
Avec les Mouradites, le souk devenait un marché des fabricants et marchands de "balgha" et "contras" (pour les hommes) et "chebrella" (pour les femmes).
Selon d'autres sources est beaucoup plus récent, il remonterait à Rachid Bey Ben Ali I^er petit fils de Hussein I^er Ben Ali fondateur de la dynastie Husseinite entre 1756 et 1759 ou à son fils Ali II entre 1759 et 1782.

Rachid Bey	Ali II Bey

En 1890, on comptait 800 fabricants de "balgha" dans 150 boutiques, assistés par 175 maître artisans.

Les babouches d’hommes sont généralement de la couleur naturelle du cuir. Celles des femmes sont dans leur majorité brodées aux fils de soie, de coton, d’or et d’argent avec des motifs floraux ou des croissants.
L’évolution des modes de vie et de transport a, petit à petit, amené les artisans du cuir à une reconversion heureuse.

Actuellement, dans les échoppes des souks, les artisans s’adonnent de plus en plus à la fabrication de produits de maroquinerie ; sacoches, cartables d’écoliers, cabas en cuir, ceintures, porte feuilles, garnitures de bureaux, coffrets, coussins, poufs et objets décoratifs. Ces objets sont souvent estampés par des motifs géométriques.

Le souk des "Balghajiya" est aujourd’hui le dernier et l’unique souk qui garde encore sa spécialisation malgré la généralisation de la chaussure moderne. La réhabilitation du port de l’habit traditionnel est à l’origine de la vivacité du souk. La balgha étant un accessoire indispensable pour le costume traditionnel.